Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

vendredi 31 décembre 2010

Quelques ennuis également













Ces derniers jours nous ont apporté de la joie mais ont également sollicité nos nerfs !
Démarreur collé et donc moteur babord HS : pas d’électricité et des manœuvres de bord olé, olé par vent de travers… retour vers la marina de Pointe à Pitre pour réparation du bateau, réalisé en une journée.
Visite des urgences du CHU au programme car Mario a développé depuis 3 jours une fièvre à 40 qui malgré la prescription d’un MG aux Saintes ne baisse pas. Tension très basse, état fébrile et altération de l’état général du patient, plus des analyses de sang approfondis révèlent une leptospirose qui laisse Mario KO. Quesaco la leptospirose ? N’allez pas sur internet regarder sinon, vous allez demander une évacuation sanitaire ! Bref, c’est une saloperie qui se transmet par l’urine des rats….mais qui est bien connue sous ces latitudes et qui se soigne sans séquelle par des fortes doses d’antibiotiques et du repos…Diagnostic confirmé par une deuxième visite/bilan aux urgences et une amélioration lente de l’état du capitaine ! Ouf on a eu chaud !
Du coup, avec un capitaine HS et avec l’aide de Cyril, me voilà donc en charge de la navigation et de la pêche…Belle occasion pour me lancer mais nous resterons dans le secteur tant que Mario ne sera pas plus en forme. C’est donc vers un Noel très calme que nous nous acheminons, du côté de l’Ilet du Gosier.

Les impressions de Cyril










Pour ce post, je donne ma plume à Cyril, qui nous livre en échange ses impressions :
Après trois mois d’attente, me voila avec Ariane (une copine d’Elisa) pour 12 jours sur Wahoo avec Mario, Emilie et Elisa. Je me suis bien préparé avant de partir : je ne me suis pas lavé pendant deux jours et j’ai augmenté la cadence des apéros.
Nous les rejoignons à Fort de France sous une chaleur et une humidité accablante (32 °C). A ma grande satisfaction je dispose d’une spacieuse cabine, par contre pour les douches et l’eau cela semble une autre histoire… les consignes sont strictes et draconiennes : économie. Dés l’aube nous remontons la Martinique et ses somptueux paysages vers La Dominique. Là nous passons une journée de trekking pour rejoindre les Victoria Falls à travers la jungle, nous baignons dans les bulles de Champagne au milieu des poissons puis finalement en plein air dans des eaux soufrées à 36 °C.
Nous remontons encore plein nord vers les Saintes où pour la première fois du voyage nous rencontrons une houle qui nous oblige à trouver un mouillage abrité. Heureusement nous avons eu le temps de commander les langoustes et autres poissons coffres chez Eugénette.
Nous passons plusieurs jours dans le bel archipel des Saintes. Mario a de plus en plus de fièvre, nous décidons de rentrer sur la Guadeloupe pour l’emmener au CHU de Pointe à Pitre. Notre poisse continue, le moteur bâbord (celui qui fournit l’électricité) ne démarre plus : le démarreur est HS.
Nous voila donc quasiment sans électricité, avec un seul moteur et le capitaine avec de la fièvre pour remonter sur Pointe à Pitre : le rêve. Je m’occupe d’une partie de navigation avec une pointe de vitesse à 8,7 nœuds !!! Avant d’aller à la Marina, nous passons la soirée devant le superbe îlet Gosier.
Arrivé à la Marina, Mario qui a plus de 40°C peut aller au CHU et se faire diagnostiquer une leptospirose contre laquelle il devra ingurgiter des doses massives d’antibiotiques pendant 10 jours.
Notre démarreur moteur est réparé et nous allons pouvoir quitter la Marina avec sa chaleur et ses moustiques pour Saint François. Le vent étant de face, c’est avec une grande satisfaction que notre capitaine peut mettre en marche ses deux moteurs et qu’Emilie nous pêche une bonite et un barracuda.
Notre arrivée à Saint-François est mouvementée, avec une passe étroite.
Après une belle journée de snorkelling et plage, nous passons une bonne soirée musicale sous un lever de lune féérique.
Nous rejoignons Pointe à Pitre via Sainte Anne où nous arrêtons la journée sur la superbe plage du Club Med de la Caravelle.
Le soir nous remouillons à quelque mètre de la plage de l’Ilet Gosier car nous repartons avec Ariane pour Paris le lendemain soir
Je tiens à remercier Mario, Emilie et Elisa pour ces deux semaines, c’était vraiment super : ils se sont vraiment mis en 4 et malgré les aléas physiques et techniques que nous subissions cette épopée restera gravée pendant longtemps dans mes souvenirs. Si jamais vous avez la chance d’être invités, n’hésitez pa, foncez, vous ne serez pas déçus.
Quelques conseils tout de même avant de partir : surtout préparez vous régulièrement des ti punchs, entrainez vous au masque et tubas dans votre baignoire (ce sera vos dernier bains avant longtemps). Si possible douchez vous avec un robinet de douche dans votre jardin, descendez fortement votre consommation d’eau et coupez complètement l’électricité dans votre maison, vous redécouvrirez le charme des diners à la bougie.

Nos premiers invités











Nous venons à peine de quitter Baptiste, que nos premiers résidents embarquent. Le bateau a été rangé, le pont brossé et les chambres aérées ainsi que le frigo rempli. Quelques taches ingrates qui m’ont permis de ne pas penser au départ de Baptiste…Nous lui souhaitons bon vent en Normandie et attendons avec impatience son retour, confiant que ces quelques mois passés chez ces grands parents lui seront profitables !
Voilà Cyril, un ami et Ariane, une amie d’Elisa arrivent à Fort de France. Elisa est impatiente et excitée et nous, curieux de ces prochains jours et heureux de partager cette expérience avec nos amis. Curieux car cela fait 3 mois que nous sommes en mer et que nous avons pris de différentes habitudes : comment vont-ils s’habituer et avons-nous tant changé ? Ariane et Cyril se transforment rapidement en en marin d’eau douce et ces quelques jours passent à toute vitesse (cf post de Cyril et d’Ariane). Le programme est simple : profitez !
Une merveilleuse escapade en Dominique qui une fois de plus a répondu à nos attentes : trekking dans une foret équatoriale exubérante, baignade dans une cascade « énorme », puis dans des sources d’eaux chaudes souffrées, snorkelling à Champagne où l‘activité volcanique libère au fond de l’eau de fines bulles, rencontre avec Pancho qui nous parle de son pays, de sa famille et qui nous fait cadeau d’un CD « rasta » pour prolonger la fête sur notre bateau !
Une virée aux Saintes qui ne nous déçoivent pas malgré le début de la saison touristique et un excellent repas chez Eugenette : langouste pour Cyril qui en rêvait et poisson coffre pour le reste de l’équipe. Belle surprise : nous retrouvons nos amis du Corynthe !
Belles navigations au travers et au portant qui permettent à nos deux résidents de se familiariser en douceur et de participer aux manœuvres! La mer sera favorable avec une houle réduite. Hormis un léger premier mal de mer pour Cyril qui a commis l’erreur (et nous aussi en le laissant aller dans sa cabine) de vouloir se mettre de la crème en se regardant dans le miroir…leçon retenue ! Ariane a force de bleus et de bosses commence à maitriser la surface du bateau…et préfère sans doute le trampoline pour partager secret et fous rire avec sa copine. A moins qu’elle ne préfère la douche en plein air !
Nous avons également renoué avec la pêche : perdu le leurre poulpe bleu avec ficelle qui nous avait garni notre assiette pendant ces 3 mois , remplacé par autre poulpe bleu et blanc… Finalement bonites et barracuda viendront mordre à l’hameçon et je serai toute fière de ramener mes premières prises à bord !
Moments d’émotion et de complicité et je voudrais remercier Ariane et ces parents, Cyril et sa famille pour nous avoir fait ce beau cadeau dans l’esprit de Noel !

vendredi 24 décembre 2010

Le coup de la panne








Nous commençons à être un peu pressés par le temps en vue de nos rendez-vous en Martinique pour le départ de Baptiste et l’arrivée de Cyril et Ariane.
Nous levons donc l’ancre vers Carriacou et Sandy Island…Rien que le nom de l’île nous fait déjà rêver… Nous arrivons en début d’après-midi après notre première navigation en famille, navigation un peu désagréable à cause de la mer hachée et du courant contraire (ne parlons pas du vent, arriverons-nous un jour à faire de la voile ?), mais égayée par la vue au loin de deux baleines ; surtout, nous nous apercevons que le moteur babord ne charge plus les batteries, pire, une fois arrêté, il refuse de redémarrer ! Mes tentatives de dépannage sont infructueuses, même avec l’aide téléphonique de Pascal, le technicien d’Antilles Sails. Nos seules sources d’énergie sont donc les panneaux solaires : un peu juste pour faire fonctionner le pilote automatique, sans parler du guindeau ! Mais au moins nous sommes bloqués dans un endroit paradisiaque, mouillés sur bouée (donc pas besoin de guindeau), et surtout pas loin de Tyrrel Bay, où la présence d’un chantier offre une possibilité de dépannage. Nous y rendons le lendemain, avec Wahoo rendu boiteux par un seul moteur en fonctionnement. Gus, le technicien qui vient à notre secours, trouve la panne au bout d’un après-midi de recherche : réparation provisore, mais le soir le moteur tourne et nous avons de l’électricité ! Le matin d’après la réparation est finalisé, et au passage nous faisons inspecter le moteur tribord qui a du mal à démarrer. Nous repartons rassurés sur Sandy Island pour un après-midi de planche à voile…
L’étape suivante nous emmène à Union pour le plein d’essence, puis à Bequia, où nous avons rendez-vous avec Toumaï, qui était parti retrouver des amis aux Tobago Cays. La journée commence mal, le moteur tribord refuse de démarrer, mais une purge express du circuit gazole règle le problème ; la navigation ensuite se passe bien, nous prenons nos marques en autonomie. Nous avons encore des doutes sur la charge des batteries. A Bequia nous faisons connaissance des amis de Toumaï, Christian et Sylvie, qui habitent sur Goéland, un catamaran de 54pieds, et remplissent la caisse de bord faisant du charter. Christian est un ancien titulaire de concession automobile, et mois de cinq minutes après nous avoir rencontrés, met son expérience de mécanicien au profit du circuit de recharge des batteries de Wahoo (bel exemple de solidarité de marin). Il trouve une cosse défaillante et voilà, jamais nous n’avons eu autant d’électricité sur Wahoo !
Nous sommes désormais tranquilles et nous remontons sur la Martinique, avec une étape à Sainte Lucie, aux pieds des majestueux Deux Pitons ; la zone a visiblement souffert du passage du cyclone Tomas en octobre. Nous prenons de plus en plus en main le bateau, commençons à nous habituer à la navigation de nuit ; la traversée du canal entre Saint Vincent et Sainte Lucie est mouvementée par des nombreux grains et nous faisons exercice de prise et de largage de ris… La traversée du canal entre Sainte Lucie et la Martinique, malgré sa mauvaise réputation, est plus calme et nous filons tranquilles à plus de huit nœuds sous pilote.
Au Marin, la prise de la place de port est un peu chaude : une risée et Wahoo se met en crabe au plus mauvais moment : mais avec l’aide des voisins de ponton et du personnel du port tout se termine bien. Nous faisons une escale technique, vidange et remplacement de filtres divers pour moi, courses pour Emilie. Nous louons une voiture pour conduire Baptiste à l’aéroport et nous en profitons pour passer à l’Anse Mitan chercher l’équipage de Bout de Bois, connu à Margarita, mais en vain. Contrairement à nous, Baptiste ne semble pas attristé par son départ : il arbore fièrement son nouveau jeans et ses Nike rouges flashy…
Au Marin, nous retrouvons Toumaï, qui était resté un jour de plus à Sainte Lucie, et nos amis Serge et Karine, connus en mai au stage ACM Catamaran ; ils viennent d’acheter Roxanna, un Sun Odyssey 45.2, et sont inquiets à cause d’une fuite d’eau dans une cabine arrière. Nous essayons de les rassurer avec une soirée bien arrosée…
Le lendemain, nous partons à l’Anse Mitan et nous nous préparons à recevoir nos premiers visiteurs, Cyril et Christelle. Finalement nous sommes à temps au rendez-vous !

samedi 11 décembre 2010

Retour à Grenade







































Nous retrouvons Grenade avec plaisir et soulagement, suite à cette navigation haute en couleurs ! Escale technique habituelle, maintenant routinière : avitaillement, laundry, mise à jour du blog, très en retard après quelques semaines loin de la civilisation. Pas de gazole car nous ferons le plein à un bateau à Union ( à 7 EC le gallon).
Nous décidons de prendre la journée pour visiter l’ile. Le taxi étant prohibitif, nous nous lançons dans une location de 4x4. Mario se retrouve vite plongé dans une circulation rock and roll à l’anglaise (circulation à gauche…) avec néanmoins un état des routes praticable. Direction le sud de l’île pour récupérer les fameuses pièces du moteur, puis direction Granville , la deuxième ville du pays. Pas de touristes, une magnifique plage, une animation trépidante et des tonnes de magasins. Baptiste en a le tournis et se lance dans une quête frénétique à l’achat… Finalement ce sera un paire de magnifiques NIKE, rouge qui plairont à Baptiste et à Maman et iront parfaitement avec le nouveau jeans acheté la veille à Grenade (Levi’s, après une dizaine de magasins visités). Elisa se contentera d’un sac fait dans une noix de coco dans une boutique artisanale. Cette balade se poursuit vers le nord et nous nous arrêtons pour visiter une distillerie de rhum à l’ancienne. Tout se passe comme avant la révolution industrielle (d’ailleurs la distillerie est en activité depuis 1787 et tout semble être resté d’origine) : pressage de la canne à sucre avec une presse entrainé par une roue à aubes, envoi de la canne à sucre à la fermentation avec un chariot digne de la mine d’Indiana Jones, passage du jus de canne dans les différentes cuves de chauffage à la main (un ouvrier passe la journée à transvaser le jus avec une gamelle tenue au bout d’une longue perche…) et fermentation dans des cuves en cuivre sur feu de bois. Dans les jardins poussent pamplemousses et oranges utilisés pour la production du punch… Même la mise en bouteille est faite à la main ! Au final, un excellent rhum à 70° que nous avons volontiers dégusté et acheté ! Les paysages sont composés de bananeraies, champs de canne à sucre et plantation de caféiers. Cette île regorge de fruits et légumes et d’épices. Splendide ! Nous finirons la journée dans le parc naturel et dans le bassin d’une cascade pour un dernier bain bien rafraîchissant sous le massage du jet d’eau qui tombe de quelques dizaines de mètres.
A Grenade nous retrouvons également nos amis de Toumaï, qui ont attendu quelques jours de plus pour quitter les Testigos : ils arrivent après une navigation éprouvante, Namasté qui les accompagnait a décidé de faire demi tour, Delphanie casse la bome et déchire la grand voile en pleine traversée…
Après un dernier rhum arrangé, Guad décide de retrouver sa liberté et de débarquer : il a un billet pour rentrer de Martinique, mais il envisage peut-être une virée en Guyane… Nous restons en attente de nouvelles.