Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

dimanche 14 août 2011

Nos impressions à la veille du retour











L’avis du capitaine :
- Ce qui m’a plu :
o Les mouillages dans des criques magnifiques, à Blanquilla, aux Roques et aux Aves, à Antigua, Barbuda, à Vieques, en général les paysages qu’offre la mer
o Le contact avec les autres bateaux, on a vite le sentiment d’appartenir à une communauté exclusive de ce qui l’ont fait, qui osent la vie à bord : un club chaleureux où on n’est pas évalué par son métier ou ses revenus, où l’entraide est le maître-mot (des inconnus jusqu’à une heure plus tôt trifouillent tes moteurs toute la soirée pour te dépanner…) et où on peut tisser en peu de temps des liens forts et faire des rencontres inoubliables (John, es tu arrivé en Alabama ?)
o Avoir appris à naviguer en tant que skipper
o Le contact avec la population au Vénezuela (les pêcheurs aux Testigos, l’école d’Elisa…) et à Porto Rico
o Vivre en Crocs, shorts et t-shirt
o Les snorkeling à Blanquilla, aux Roques, aux Îles Vierges, à Petit Tabac
o La visite de certaines îles (Grenade, Dominique, Sainte Croix…)
o La visite de nos amis qui ont pris la peine de venir nous voir et de partager cette expérience avec nous
o Les bonnes performances de Wahoo à la voile (sauf au près…)
o Certaines navigations (mais pas toutes !)

- Ce qui ne m’a pas plu :
o La tension régnant souvent à bord et les difficultés de la vie à bord à deux au long cours ; les sujets d’engueulade sont multiples : le mouillage (et la remontée du mouillage), le choix de la route, l’allure, le programme de la journée… jusqu’à la cuisine et au fait que je ne nettoie pas le poisson. Et puis le mode de lutte aux moustiques, les trajets en annexe… De quoi douter qu’on est fait pour vivre à deux sur un bateau
o Le départ de Baptiste : notre ado de service ne s’est pas adapté à la vie à bord et au Cned et n’a pas montré grand intérêt à la pratique de la voile
o Le cambriolage subi à la marina de Pointe à Pitre au tout début du voyage
o Les ennuis mécaniques répétés
o Le manque d’électricité à bord
o La bureaucratie tatillonne des pays hispaniques (Rép. Dominicaine et Vénézuela ) : il faut souvent huiler les rouages…
o La leptospirose
o Les batailles avec l’antenne wi-fi, les difficultés pour trouver un réseau ouvert à portée, les interminables (et intempestives !) mises à jour de Windows une fois qu’on l’a trouvée – vivement une solution pour l’internet à bord abordable !
o Les catamarans qui ne remontent pas au près, on se retrouve obligé de faire du moteur face au vent et à la mer, pour une navigation désagréable et inconfortable

- Ce qui m’a surpris :
o En positif : notre adaptation aux contraintes de la vie à bord (eau, électricité, avitaillement, lessives…)
o Encore en positif : Porto Rico, par la gentillesse des habitants, la beauté des Îles Vierges Espagnoles, de San Juan, le coût de la vie raisonnable, l’efficacité US unie à la chaleur d’une population latine
o En négatif : le manque de fiabilité des bateaux en général. Chaque bateau qu’on a connu et qui navigue souffre en permanence de petites ou grosses pannes, disfonctionnements divers etc., et doit faire objet en permanence des soins amoureux de son équipage. Chaque négligence dans l’entretien est rapidement sanctionnée par une panne, de la casse… Je dirais qu’on est au niveau de l’industrie automobile dans les années 20 / 30
o En négatif à nouveau : toutes les navigations ne sont agréables, loin de là ! La météo est parfois trompeuse, le vent est plus faible ou plus fort que prévu, moins bien orienté, la mer peut être hachée… Et si la navigation se prolonge, l’ennui peut se pointer
o Les journées passent rapidement sans avoir fait rien de spécial : comment arrive-t-on à caser tant de choses dans la vie de terriens ?

- Si c’était à refaire :
o Le choix de la location plutôt que de l’achat / revente est confirmé : beaucoup d’aléas et peu d’intérêt économique pour la deuxième solution, qui en plus impose des contraintes logistiques pour l’achat, la préparation et la revente du bateau. Néanmoins gardez en tête qu’un bateau de location n’est pas toujours entretenu et équipé comme celui d’un propriétaire et que les qualités de mécanicien du capitaine seront sollicités en permanence.
o Le choix de la zone de navigation est confirmé : d’accord, on n’y navigue pas toujours au travers (en fait, presque jamais), la houle océanique en fait ressemble plutôt à un bon clapot méditerranéen, mais c’est quand même un des plus beaux terrains de jeux pour faire de la voile, même pour des marins débutants comme nous étions
o Le choix d’un catamaran est confirmé : vitesse, espace et confort supérieurs à la plupart des monocoques. Reste le problème de la remontée au près et le manque de sensations à la barre ; mais le problème principal est que ce sont des bateaux plus onéreux à l’achat comme à la location et à l’entretien. Wahoo, notre Nautitech 40, s’est révélé marin et a des performances parmi les meilleures entre les catamarans « familiaux » sans dérives. Par contre, nous aurions mieux fait de négocier des panneaux solaires supplémentaires ou une éolienne à la place du déssalinisateur dont nous ne sommes pas servis.
o Les choix des formations : nous avons fait deux stages, médecine en mer et sécurité / survie à bord. Bien que pas indispensables, nous les avons trouvé très utiles, et en plus nous y avons fait des rencontres intéressants (dont nos amis de Scorff) et on y échange beaucoup d’informations et d’expériences même en dehors des thèmes traités. Un avant-gout des rencontres en bateau. Selon les niveaux de (in)compétence, des formations de mécanique et d’électricité peuvent aussi être utiles. Pour une navigation dans les Caraïbes, une formation en météorologie ne semble pas indispensable.
o Les moyens de communication : dans les Caraïbes le téléphone portable passe quasiment partout, mais nous avons bien apprécié notre satellitaire Iridium (merci Dominique et Michèle) au large du Vénézuela. L’idéal serait la nouvelle génération avec interface USB qui permet l’échange de mails et la récupération de fichiers grib pour la météo. Pour internet, une antenne externe wi-fi permet de se connecter dans pas mal de mouillages, et, en plus de garder le contact avec les proches, d’avoir la méteo à jour. Mais pourquoi dans les îles françaises les réseaux sont quasiment tous verrouillés (mais il existe des logiciels qui permettent de pallier au problème..) tandis que sur celles anglaises ils sont majoritairement libres ?
o Les compétences marines : nous avions des notions de base et peu d’expérience de navigation (mais une longue pratique de planche à voile pour moi, et ça aide…) ; un stage de navigation en catamaran nous a aidé a prendre confiance en nous. En mer, beaucoup est aussi question de prudence et de bon sens : la navigation entre îles est assez facile et rien n’oblige de partir loin avant d’avoir bien pris en main le bateau (j’estime un mois de petit cabotage pour une bonne pris en main). De plus, pour nous aider et nous rassurer au départ (qui se faisait en saison cyclonique avec nombreux grains) nous avions à bord notre ami Guad, qui nous beaucoup appris même en termes de vie à bord et a partagé avec nous les longues navigations vers le Vénézuela.

L’avis de la femme du capitaine :

Je partage l’ensemble des impressions sur capitaine, y compris sur le dicton une année à bord équivaut à trois ans de mariage… J’évoquerais un autre point, l’école. Le niveau de contraintes et de stress à bord est directement proportionnel à l’adaptation ou non des enfants et des parents à la pédagogie du Cned.
Cette année nous a permis de vivre en harmonie avec la nature, de la découvrir, de la respecter et de la transmettre à nos enfants.
Nous avons tous découvert la mer puis que nous habitions dessus et elle nous a séduit. Mario a gagné ses galons de capitaine sur catamaran dans les Caraïbes et en semi hauturier et semble prêt à affronter une transat et le pacifique ; un jour... Elisa a essayé la planche à voile, l’optimist, le ski nautique, maîtrise la barre à 25 nœuds de vent avec des vagues de 2 mètres et dirige d’une main sûre l’annexe. Elle sait également s’occuper lors des navigations et ça peut être long les navigations… Emilie sait qu’elle apprécie un bateau rapide (5 nœuds au moins), la mer plate (elle ne l’a jamais été…), la navigation à la voile au travers (le vent a souvent été de face malheureusement et nous avons fait beaucoup de près !!!). Emilie gère son mal de mer et tout le reste car ce qu’elle aime sur le bateau, c’est cette grande liberté et la vie en plein air.
Cette année a été difficile. L’adaptation et les changements de fond à une vie austère, au CNED et l’espace de vie restreint ont eu raison de la cellule familiale dans ce projet. Nous avons eu à bord nos plus belles engueulades de couple et avec les enfants. Nous avons fait le choix d’écouter Baptiste qui s’ennuyait à bord et de l’envoyer chez ses grands parents au Havre pour 6 mois. Ce n’est pas le bon âge pour partir car on rencontre peu d’ado sur le parcours et le CNED est extrêmement contraignant De plus, Baptiste ne s’est pas passionné pour la voile. Nous avons pu partager au quotidien cette expérience unique pendant trois mois. En juillet, nous nous sommes, tous, retrouvé avec plaisir pour des vacances aux grenadines. La complicité entre frère et sœur s’est renouée immédiatement.

En ce jour de retour vers la métropole, je suis fière d’avoir porté ce projet au sein de notre famille et heureuse de ce que nous y avons trouvé. Nous nous retrouvons, les enfants et les parents riches d’une expérience de vie sur la mer. Chacun à bord a appris la navigation et à respecter ce que la nature nous offre, développé son autonomie/indépendance (logistique et intellectuelle) et ses capacités d’adaptation, approfondis ses limites et sa connaissance de soi et de l’autre au sein de la famille, pu confronter sa vision à d’autres perspectives. Et en plus, nous y avons gagné plein d’amis.
Reste à voir comment se passera notre retour…

En tous les cas, merci à tous ceux qui nous ont accompagnés dans la préparation de ce projet, ont partagé notre aventure, en ont permis la réalisation (merci à l’équipe en charge de Wahoo). Nous n’oublions pas que sans notre base arrière, la vie ici aurait été impossible alors merci du fond du cœur à Nanou, Bernadette et Jean Claude, Nancy, Cyril, Pierre et Sylvie et Ludovic.
Ainsi s’achève notre parenthèse et se tourne une page de notre livre de bord. Point à pitre le 14 août 2011.

La fin





Eh oui, chaque début a une fin. Je crois bien que c’est notre tour : la fin de notre voyage. Surtout, ne croyez pas que je sois nostalgique ! Non,non, non, ce serait vous tromper. Comme je vous le dis, c’est « mitigé ». Le fait de rentrer, c’est bien mais aussi d’un autre côté, le bateau c’est cool. Faut pas déprimer car on a été invité à revenir à Paques ! A cause de nos problèmes techniques et de la perte de temps, on a bien droit à un p’tit bonus! A la fin, on a du frotter et nettoyer le bateau (total bonheur…). Je trouve que j’ai bien bossé. Le matin, je travaillais et l’après midi, je jouais ou regarder des films. Entre temps, je vais acheter les citrons pour le ti-punch ou le pain ou la salade (pour moi). A part ça, tout est normal : moustiques et temps tellement chaud que l’on se lève la nuit. Je frissonne un peu à l’idée que bientôt, on grelottera sous la couette. Bon enfin, voyons le bon côté des choses, au moins on n’aura pas de moustique. Sans oublier les bernards ! Bien sûr, nous les emmenons avec nous aussi (mais pas tous, sniff !)La cruxifiante affaire : le choix s’est finalement porté sur Mirage, Greatbi, Perla, Stendhal et Bob (un petit nouveau). On compte les amener en bagages à main dans une boîte. Tout le monde profite bien des derniers moments : gaufres, glaces (il n’y a pas que moi) et rhum le soir.
Je pense que nous sommes parés à retrouver notre petite vie normale. De plus, on a une rentrée chargée : collège, lycée, travail, le chat,les amis, les cartons et après les bagages. Ca fait quand même beaucoup tout ça, non ? Mais je suis prête à supporter le tralala et à faire le commis le service mais après tout, je ne serai pas seule (une petite pensée pour mon cher frère) !
Mais pour empaqueter les affaires, c’est pas tout à fait prêt : il reste 2 ou 3 trucs genre nettoyage du frigo, des fonds et aussi la planche à voile, et ça, ça va pas être facile…En plus nous ne sommes que trois, au départ, nous étions cinq.
Mais dans l’ensemble, c’est un magnifique projet qui en vaut la peine. Je le souhaite à bien d’autres ( ceux qui en ont le courage…)

Préparatifs au départ









Après avoir quitté Gwenaelle et Axel, nous terminons la soirée autour d’un colombo et quelques rhums arrangés (dont un délicieux aux piments végétariens) sur l’îlet Gosier avec nos amis de Kayooli. Une dernière nuit calme au mouillage… Le matin, on vide les jerricanes de leur contenu (essence pour l’annexe et diesel pour le bateau) : nous n’aurons plus besoin de ces réserves de sécurité. Car dans une semaine, nous serons en métropole.
Nous voilà partis vers la marina pour une ultime navigation à la voile. Wahoo apprécie la brise légère en vent arrière et nous savourons en silence ce moment de paix qu’un grain vient bien évidemment interrompre à l’entrée du chenal ! Dernières manœuvres de port réussies pour le capitaine! Au quai nous attend Corynthe, désarmé et prêt pour la saison des cyclones, bôme en berne et sans voile. Nos amis sont repartis vers leur nord. C’est triste de voir ce bateau vide mais je crois qu’ils sont encore plus tristes à Dunkerque…
Ces derniers jours sont dédiés à la préparation du retour : au grand rangement et au nettoyage du bateau mais aussi dans nos têtes à retrouver nos marques à Paris. On frotte, on frotte dans tous les sens et ça brille !!! Nous pouvons vous le confirmer, il faut des qualités de contorsionnistes sur un bateau ! Après deux jours et demi de travail collectif, le bateau est prêt pour l’inspection finale. Le sésame en poche, nous profitons une dernière fois de nos amis de Kayooli autour du foie gras de Maman, histoire de se préparer en douceur au retour !!!
Elisa a également participé activement en s’occupant de sa coque mais aussi en écrivant des mails à ses copines. Elle est déjà invitée un peu partout la dernière semaine d’Août. Même si elle est triste de quitter Wahoo et notre univers marin, la mer chaude et surtout tous nos amis des batocopains, elle est impatiente de retrouver sa chambre, son chat, ses activités (gym et cheval) et surtout ses amis de Paris. Elisa a beaucoup profité de cette année : de la nature, de ses parents, des rencontres et de la liberté. Si nous l’avions laissée faire, nous aurions un zoo à bord (cheval, âne, crabes, méduses, concombre de mer, dauphin, tortues, barracuda, racoon et papillon…). Finalement, nous emporterons avec nous les Bernards, joli symbole de cette année et trait d’union entre ici et là bas. En effet, nous les avons souvent rencontré lors de nos promenades dans les petites îles, certains ont été hérités de bateaux copains, nous en avons donné également à des bateaux copains, Elisa a relâché les plus petits pour qu’ils grandissent dans la nature à Terre de Bas aux Saintes.
C’est vendredi soir, le bateau est prêt, nos bagages quasiment et nous partons dimanche soir. Qu’allons-nous faire samedi ? Nous avons envie de voir la mer et nous décidons de partir sur l’îlet Caret dans le Grand cul de sac Marin, au nord de la Guadeloupe. Ambiance assurée sur place avec le King Papyrus (engin flottant qui promène les touristes sur des airs endiablés) et les familles guadeloupéennes. L’eau est aussi chaude que l’air, transparente, le sable est fin et c’est sur cette carte postale que termine notre voyage sur l’eau.

Gwenaëlle et Axel





















De retour vers Gosier, après une semaine de rêve sur ce catamaran (un Nautitech 40), nous sommes encore surpris de la beauté de ces îles, de ces couleurs, de cette mer tiède ………
Notre parcours parsemé d’ondes tropicales a commencé à la Marina de Pointe à Pitre. Nous étions attendus ce Lundi soir par Mario, Emilie et leur fille Elisa, sous une pluie légère, presque tiède, sur le quai 9 qui nous conduisait à leur catamaran. Nous salivions à l’idée de voir certaines îles et côtes des Caraïbes au cours d’un périple amical.
Le souhait de Gwen était de découvrir l’archipel Guadeloupéen ; son expérience de la navigation sur monocoque, en famille, dans sa Bretagne d’origine, nous créait une part d’assurance. Le souhait d’Axel consistait à découvrir la navigation sur un bateau à voile et revoir ces îles dont il était coutumier puisque Guadeloupéen. Cette expérience devait se révéler pleine d’agréables moments mêlant la beauté à l’histoire (relue sur un Atlas, pour l’occasion) de ces îles depuis 6 siècles. Après 2 jours à quai à cause d’une onde tropicale, le temps d’amariner et de visiter la côte basse de Grande terre (Gosier, Sainte-Anne, Saint-François, la pointe des châteaux), le temps de prendre un 1er bain, de s’offrir quelques cadeaux artisanaux et un « sorbet coco », nous étions partis. Nous n’étions pas seuls sur le quai: il y avait aussi ces familles italiennes, d’autres de Dunkerque et de Lille.
A Petite Terre, quel plaisir de voir enfin ces animaux tant observés à la télé en vrai devant soi : nous avons découvert les iguanes, nagé avec des bébés requins, et en face à face avec une raie. A l’heure de l’apéro, une tortue est venue « trinquer » avec nous. Et tout cela dans un univers sauvage où nous étions le seul bateau au mouillage. Bref le bonheur pur en communion avec la nature…..
A Marie-Galante, ce fut court car après les ti-Punch chez Henri, nous avons enchainé sur un barbecue imprévu au cours duquel un Tazar et une Langoustine avaient fait le bonheur des plusieurs familles de navigants. Un régal auquel des moustiques hardis avaient pris part. Nos jambes ont su garder la marque de leur frugalité.
La vie à bord était aussi fait de pratiques très respectueuses de l’environnement : économie des ressources, utilisation de l’eau de mer, de l’eau de pluie, ordures systématiquement ramenées à terre dans les poubelles adéquates. Nous étions bien accueillis, et dans un univers bien loin de notre vie francilienne. La chaleur de cette famille, leur pleine attention à tout, à tout moment, la sagesse et la maîtrise du capitaine, la gestion de la vie par Emilie toujours prête au bon moment, excellente organisatrice, l’espièglerie et la précocité de Elisa, 10 ans sachant déjà conduire l’annexe, faire les nœuds qu’elle aura par ailleurs enseigné à Axel avec pédagogie et patience.
Nous avons aussi mouillé aux Saintes : Terre de Haut puis Terre de Bas. La découverte des nombreux fruits et fleurs, les ballades et baignades, un déjeuner tropical chez chez Eugenette où nous avons pu partager les poissons coffres, grillés, Chatrou et Colombo. Un barbecue ultime a su clore ces nuits pittoresques et très chaleureuses.
Quel plaisir de se réveiller le matin et de voir par le hublot l’ile, la plage, la côte, la rade en étant en contact avec le rêve devenu réalité, le temps d’un séjour. Merci Mario, merci Emilie, merci Elisa !

vendredi 12 août 2011

Retour en Guadeloupe





















Pleins de tristesse, nous quittons nos amis de Toumaï : pour nous c’est l’heure de remonter vers la Guadeloupe, tandis qu’eux se dirigent vers Sainte Lucie, pris par leur projet de changement de bateau. Nous avons rendez-vous avec Gwenaëlle, qui vient partager avec nous les derniers jours de navigation sur Wahoo ; de plus, la méteo n’est pas rassurante : une tempête tropicale qui risque de se transformer en cyclone est annoncée pour le début de la semaine, dans trois jours. Il faut que nous soyons à temps à l’abri à la marina de Pointe à Pitre, ce qui nous permettra aussi de dire au revoir à Philippe et Anne d’Antilles Sail avant leur départ en vacances, et de voir une dernière fois nos amis de Corynthe.
Nous passons sur la côte au vent de la Martinique, que, après quelques heures difficiles au moteur pour doubler l’extrémité sud de l’île, nous remontons facilement à la voile, abrités par la barrière de corail. Cette côte nous rappelle celle d’Antigua, une de nos préférées. Nous prenons une bouée à l’Îlet Madame, joliment aménagé mais envahi par les touristes qui arrivent pour la journée de la ville du Robert, toute proche : au programme, baignade dans les eaux transparentes et peu profondes, barbecues et musique... L’ambiance nous rappelle l’Îlet Gosier, à côté de Pointe à Pitre. De notre côté, nous explorons l’îlet (beaucoup de Bernards !), nous nous baignons et faisons un peu de snorkeling, taillons la bavette avec un skipper d’Antilles Sail qui vient d’arriver de Guadeloupe en 15 heures et nous nous reposons en vue de la nuit de navigation.
Nous partons vers 17 heures, les conditions sont bonnes, pas d’orages, vent d’est et petite houle au travers : Wahoo avale rapidement les milles, et en 14 heures nous arriverons à Gosier, avec une moyenne de 7 nœuds : une navigation parmi les plus agréables et en prime le temps du skipper est battu ! Nous tombons sur nos amis de Kayooli, qui, en vacances, rentrent des Saintes. Le temps de bavarder un peu et l’heure de se diriger vers la marina arrive : nous serons accueilli par Corynthe et Philippe Chevalier qui, en bon capitaine de port, nous attache les amarres aux bouées.
La tempête a ralenti et faibli : maintenant elle est attendue pour le lendemain soir, lundi, juste après l’arrivée de Gwenaëlle et Axel. Le vent souffle frais en risées la nuit, mais cette tempête appelée… Emily nous ne pose pas de problèmes. Par précaution, nous restons à quai le mardi et remettons notre départ à mercredi : avec nos derniers invités nous finirons par une virée sur les îles à côté de la Guadeloupe : Petite Terre, Marie Galante et Les Saintes.

mardi 2 août 2011

Les vacances de Baptiste /7 : retour en Martinique































La dernière navigation vers le Marin est très agréable. Enfin une car les précédentes pour remonter se sont faites au pré serré dans une mer hachée et rouleuse. Nous retrouvons les batocopains : Toumai et le Goeland et d’autres amis pour fêter les 8 ans de Benjamin. Pique nique et plage, dimanche après midi pour un beau moment d’amitié. Les 9 enfants (de 8 mois à 14 ans) s’en donnent à cœur joie : volley, pistolets à eau, snorkelling, catapulte avec ballon d’eau et capture de crabes. Mais il est temps de rentrer au bateau pour préparer les bagages. Baptiste repart déjà mais comme dit Elisa : on s’en fiche car on le revoit dans trois semaines.
Nous profitons du marin pour faire une escale technique : eau, réparation de la bande anti-UV du génois, internet, lavage du pont et approvisionnement. Nous profitons de la location de la voiture pour conduire Baptiste à l’aéroport et le lendemain faire la route des crêtes. C’est un ruban d’asphalte qui serpente entre le Marin et le François en passant par tous les mornes, d’où des panoramas superbes sur la côte au vent et sous le vent. Nous passons faire des provisions... à la distillerie Clément, ce qui nous rappelle nos amis normands : nous regrettons qu'ils n'aient pas pu nous rejoindre pour une partie de notre parcours.
La météo est capricieuse avec une belle ondée tropicale.

Les vacances de Baptiste /6 : Sainte Lucie



















Nous remontons sur Sainte Lucie avec une météo pas très favorable après une autre étape lessive à Béquia et une nuit salvatrice au calme. Nous décidons de rester à la Soufrière et de visiter les Sulphur Springs. Soufrière est la deuxième ville de sainte Lucie et c’est une charmante bourgade au pied des deux pitons. On mouille sur bouée. Virée dans l’arrière pays en taxico et promenade dans la foret tropicale car le taxico nous laisse à la jonction de la route principale et enfin découverte de ces sources. Ce sont des sources bouillantes, on a du mal à y mettre le pied dedans et seuls Mario et Elisa y parviendront. Nous nous enduirons le corps de cette argile noire et après une bonne douche et de belles photos et rigolade, notre peau est toute douce… Nous avons choisi de faire étape également au nord de cette île à Rodney Bay car les enfants gardent en souvenir une pizza mémorable avec jeux qui les fait saliver encore… Soit ! Nous mouillons donc dans la baie cette fois ci et profitons du vendredi soir pour faire la fête à Gros Îlet. C’est le jump up du vendredi : baffles énormes dans la rue et musique reggae et ragga à fond, brochettes et poisson grillé pour se sustenter et alcool à gogo dans ce tranquille village de pêcheur. Nous commencerons la soirée par une partie de billard dans un bar de supporters de foot et la terminerons sous la pluie à quelques mètres du DJ vers 10h00 du soir. On entendra la musique jusqu’au lever du soleil…
Le lendemain, nous partons en direction les magasins duty free, à la plus grande joie des enfants et de Baptiste plus particulièrement, Mario restant à bord : j’en profite pour commencer la garde robe automne des enfants…